24/08/2008
amour, un mot provençal…
italien
ti amo !
provençal
t'ame !
occitan
t'aimi !
portugais
amo-te !
latin
te amo !
du latin amare (aimer) ; le latin amor a donné en italien amore, en espagnol amor, en ancien français et ancien occitan amor. Dans ces deux langues, le o est devenu ou (pour toutes les voyelles en langue d'oc, pour les voyelles accentuées en français). Aujourd'hui, le provençal écrit amour et l'occitan amor (mais le o se prononce ou).
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09/06/2006
Vive la Provence !
Antiquité
Elle tire son nom de l'époque romaine qui la connaissait comme Provincia (une des nombreuses provinces romaines). La Provence fit partie de la Gaule Transalpine (c'est-à-dire au-delà des Alpes, pour les Romains), rebaptisée Gaule Narbonnaise (du nom de la capitale de la province romaine, Narbonne) au Ier siècle av. JC.
La Provence (Prouvènço / Provença en provençal) est une dénomination géographique qui désigne un ancien comté et une ancienne province royale française et qui correspond aujourd'hui, au sens large, à une grande partie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et qui se situe au sud-est de la France, s'étendant de la rive gauche du Rhône (rive est) jusqu'à la rive droite du Var où elle borde l'ancien comté de Nice situé sur la rive gauche. Plus strictement, la Provence s'étend jusqu'à l'est du Gard (au-delà du Rhône jusqu'à Nîmes) et jusqu'au sud de l'Ardèche et de la Drôme.
D'où vient le Français ?
La langue française, comme toutes les langues, s'est construite au fil de l'histoire. De la rencontre des peuples, de guerres et d'alliance, d'échanges commerciaux en simple voisinage, nos ancêtres ont adapté leur langage afin de se faire comprendre de leurs semblables.
Avant d'arriver jusqu'à nous, les mots ont subi bien des modifications, que ce soit au niveau de leur forme ou de leur sens.
Il y a environ 5000 ans, le peuple qui vivait dans nos régions faisait partie d'une vaste aire culturelle qui s'étendait jusqu'au cœur de la Bohème. Les peuples étaient apparentés par la langue, la culture et le mode de vie. Nous l'appelons aujourd'hui "le monde celtique". Ils parlaient le gaulois.
Les légions de Jules César conquièrent la Gaule en 52 av. JC et leur langage devient peu à peu la langue du territoire.
Dès l'an 200, les Francs qui viennent de Germanie ravagent la Gaule romaine. Ils adoptent néanmoins le langage des vaincus en y adjoignant quelques dizaines de mots : pott - pot, suppa - soupe…
Dans le Sud, les Sarrasins nous ont aussi laissé quelque 300 mots arabes en même temps que l'algèbre et les échecs. Certains mots ont suivi leur chemin pour arriver jusqu'à nous sous des formes qui ne laissent pas imaginer qu'ils proviennent aussi de l'arabe. Les mots d'origine arabe représentent près de 5 % de notre langue.
Les échanges commerciaux ont amené de nouveaux mots de chez les Astèques : tomatl - tomate ; ayacotl - haricot ; cacautl - cacahuète ; de chez les Néerlandais : boek - bouquin ; ringhband - ruban ; de Bulgarie : jaourt, des Inuits : anorak et de l'hindi : pyjama.
L'allemand a donné environ 200 mots dont accordéon, bière, bivouac, blocus, bretelle, chenapan, choucroute, cible, dollar, ersatz, espiègle, képi, obus, sabre, trinquer, valse, vasistas…
L'italien a apporté environ 1000 mots : balcon, banque, bouffon, boussole, brigade, canon, concerto, confetti, cortège, courtisan, crédit, dilettante, escadron, faillite, fresque, graffiti, incognito, opéra, page, pittoresque, scénario, soldat, solfège, ténor…
L'espagnol a donné quelque 300 mots dont : abricot, adjuvant, banane, bizarre, camarade, casque, cédille, chocolat, cigare, guérilla, hâbleur, maïs, matamore, mirador, moustique, romance, sieste…
L'anglais a donné et donne encore actuellement des dizaines de nouveaux vocables : knife - canif ; bat - bateau ; barma, bifteck, box, budget, car, casting, comité, football, forecast, grog, hardware, hold-up, look, marketing, match, punch, rail, raout, record, rosbif, sandwich, sketch, software, stock, string, toast, tunnel, zoom… ce qui ne manque pas de poser certains problèmes appelés anglicismes.
Le russe a apporté boyard, cosaque, isba, mammouth, moujik, samovar, steppe…
Les sciences avides de termes adéquats ont forgé des mots sur base de racines grecques et latines.
Mais les mots ne viennent pas uniquement de l'étranger : il y avait sur nos territoires des dizaines de langues et de patois et quelquefois, des mots de ces régions entraient dans le langage : boulend (boulanger) du picard ; merki (marché) du normand ; bizou, bijour, baragouin, biniou, domendu breton et une multitude de mots venant du provençal dont le mot "amour", cabas, cigale.
Plus près de nous, l'argot ou plutôt les argots nous apportent de nouveaux mots : boniment, coquille, pion…
Source
Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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08/06/2006
Le provençal
Le provençal est une évolution du languedocien relativement récente puisqu'elle date du XVIe siècle. Il s'en différencie principalement, mais pas uniquement, par les consonnes finales muettes (et en particulier le -s du pluriel). Il était parlé dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l'Ardèche (une zone rhodanienne vers Bourg-Saint-Andéol), des Bouches-du-Rhône, de la Drôme, du Gard, du Var, du Vaucluse et dans les hautes vallées du Piémont italien.
Reconnaissance
Le provençal est vécu par les Provençaux comme un élément de leur héritage. Il jouit d’un certain soutien de la population et des collectivités locales et bénéficie d’un net regain dans la vie publique depuis quelques décennies (publicités, signalisation routière, festivals, théâtre, édifices…).
Il est toutefois spécialement reconnu comme langue menacée par l’UNESCO. En effet, l'action centralisatrice des rois de France (Ordonnance de Villers-Cotterêts du 10 août 1539 instituant notamment le français comme la langue des documents administratifs), puis de la République jacobine l'a d'abord relégué dans les campagnes, puis l'a éliminé comme toutes les autres langues et dialectes régionaux définitivement, par l'enseignement obligatoire du français et l'interdiction de son usage à l'école.
Le provençal demeure cependant une langue de culture possédant son orthographe moderne, fixée au XIXe siècle et illustrée par Frédéric Mistral et ses successeurs, une littérature dynamique et brillante depuis le Moyen Âge, dont la réputation internationale a notamment été couronnée par le prix Nobel de littérature de Frédéric Mistral en 1904. Il existe spécifiquement pour le provençal des grammaires, des dictionnaires, des méthodes d’enseignement, des maisons d’édition et des centres de recherche. Le provençal est enseigné de la maternelle à l’université en France, dans de nombreux cours associatifs et étudie dans de très nombreuses universités étrangères.
Provençal et occitan
Le provençal est parfois décrit comme un dialecte de l'occitan, qui donc regrouperait tous les parlers d'oc du Sud de la France (à l'exclusion parfois du gascon) dans un ensemble homogène. Il convient tout d'abord de rappeler que la distinction entre une langue et un dialecte est uniquement politique : la linguistique est incapable de définir précisément la différence entre les deux concepts. Il faut d'autre part remarquer qu'un puissant courant militant traverse toute l'Occitanie pour faire reconnaître sa culture et ses spécificités par rapport au jacobinisme français.
C'est pourquoi certains groupes provençaux refusent cette assimilation qu'ils estiment purement fonctionnelle et revendiquent une réelle spécificité culturelle. Par exemple Joseph Roumanille et une partie du Félibrige, porteurs d'une “certaine réalité” de la langue provençale, n'ont jamais considéré que le provençal fût, en quoi que ce soit, un sous-groupe de l'occitan.
Pourtant, lorsque Mistral publie son monumental Tresor dóu Felibrige, dictionnaire de la langue d'oc moderne en deux volumes, le terme “provençal” inclut tous les parlers occitans ; en sous-titre du dictionnaire, il est bien précisé : “Dictionnaire provençal-français, embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne” (noter l'emploi au singulier de langue), soit, comme il est précisé dans la note 1, “tous les mots usités dans le Midi de la France”.
Enfin, chez les linguistes, le terme provençal a pendant longtemps été utilisé pour désigner l'ensemble des parlers de langue d'oc. Aujourd'hui, l'usage scientifique est de désigner l'ensemble par le terme occitan et de restreindre le terme provençal au sous-ensemble des parlers de Provence.
Différences régionales
Il existe de légères différences de proche en proche. Par exemple, pour désigner une mauvaise herbe donnée, les paysans ont souvent à leur disposition deux, trois ou quatre noms différents. Certains noms sont plus usités selon la région, et ainsi, à quelques dizaines de kilomètres de distance, la langue devient sensiblement différente (compte tenu qu'on peut passablement généraliser cet exemple). De plus, il existe de multiples prononciations, variables selon les villages.
Exemples
Mot Traduction Prononciation standard
terre terra terro, terre, terra
ciel cèu cèou
eau aiga aïgo, aïgue, aïga
feu fuòc fio(c), fuè(c)
homme òme omé
femme femna femo, fremo, fema
manger manjar manja
boire beure béouré
grand grand gran
petit pichòt picho
nuit nuech nué, nieu
jour jorn djou, djour
Quelques expressions usuelles :
• Bòna annada, bèn granada e bèn acompanhada (graphie classique), Bouano annado, bèn granado e bèn acoumpagnado (graphie mistralienne). En français : bonne année, bien prospère, et bien accompagnée (de santé).
• Se fai pas lo civier avans d'aver la lèbre (graphie classique), Se fai pas lou civié avans d'avé la lèbre (graphie mistralienne). En français, littéralement : on ne fait pas le civet avant d'avoir le lièvre. En français proverbial : il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué (Jean de La Fontaine, livre 5, fable 20 L'ours et les 2 compagnons).
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