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11/01/2014

Ah la Provence…

“Si j’avais un conseil à donner, ce serait de voir le pays par mauvais temps, c’est-à-dire le trois ou quatrième jour d’un mistral d’hiver qui a encore cinq ou six jours à courir. Rien n’est plus bleu que le ciel. Si on veut de l’azur, voilà le vrai. C’est loin d’être une couleur de tout repos comme on l’imagine. L’air est si pur qu’il est devant les yeux comme une loupe. On voit le détail complet des horizons. Telle montagne qui, en temps ordinaire, apparaît à peine comme un liseré bleu, s’est rapprochée à vous toucher avec ses forêts dont on distingue toutes les branches, ses villages dont on voit briller les toits.” Jean Giono, Provence.

                                                                                                                                 

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24/08/2008

amour, un mot provençal…

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Laure de Noves, chantée par Pétrarque
 
 
 
français
je t'aime !

italien
ti amo !

provençal
t'ame !

occitan
t'aimi !

portugais
amo-te !

latin
te amo !

du latin amare (aimer) ; le latin amor a donné en italien amore, en espagnol amor, en ancien français et ancien occitan amor. Dans ces deux langues, le o est devenu ou (pour toutes les voyelles en langue d'oc, pour les voyelles accentuées en français). Aujourd'hui, le provençal écrit amour et l'occitan amor (mais le o se prononce ou).

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09/06/2006

Vive la Provence !

Antiquité

medium_glanum-Made-in-mouse.jpg Elle tire son nom de l'époque romaine qui la connaissait comme Provincia (une des nombreuses provinces romaines). La Provence fit partie de la Gaule Transalpine (c'est-à-dire au-delà des Alpes, pour les Romains), rebaptisée Gaule Narbonnaise (du nom de la capitale de la province romaine, Narbonne) au Ier siècle av. JC.

La Provence (Prouvènço / Provença en provençal) est une dénomination géographique qui désigne un ancien comté et une ancienne province royale française et qui correspond aujourd'hui, au sens large, à une grande partie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et qui se situe au sud-est de la France, s'étendant de la rive gauche du Rhône (rive est) jusqu'à la rive droite du Var où elle borde l'ancien comté de Nice situé sur la rive gauche. Plus strictement, la Provence s'étend jusqu'à l'est du Gard (au-delà du Rhône jusqu'à Nîmes) et jusqu'au sud de l'Ardèche et de la Drôme.


D'où vient le Français ?


La langue française, comme toutes les langues, s'est construite au fil de l'histoire. De la rencontre des peuples, de guerres et d'alliance, d'échanges commerciaux en simple voisinage, nos ancêtres ont adapté leur langage afin de se faire comprendre de leurs semblables.

Avant d'arriver jusqu'à nous, les mots ont subi bien des modifications, que ce soit au niveau de leur forme ou de leur sens.

Il y a environ 5000 ans, le peuple qui vivait dans nos régions faisait partie d'une vaste aire culturelle qui s'étendait jusqu'au cœur de la Bohème. Les peuples étaient apparentés par la langue, la culture et le mode de vie. Nous l'appelons aujourd'hui "le monde celtique". Ils parlaient le gaulois.

Les légions de Jules César conquièrent la Gaule en 52 av. JC et leur langage devient peu à peu la langue du territoire.

Dès l'an 200, les Francs qui viennent de Germanie ravagent la Gaule romaine. Ils adoptent néanmoins le langage des vaincus en y adjoignant quelques dizaines de mots : pott - pot, suppa - soupe…

Dans le Sud, les Sarrasins nous ont aussi laissé quelque 300 mots arabes en même temps que l'algèbre et les échecs. Certains mots ont suivi leur chemin pour arriver jusqu'à nous sous des formes qui ne laissent pas imaginer qu'ils proviennent aussi de l'arabe. Les mots d'origine arabe représentent près de 5 % de notre langue.

Les échanges commerciaux ont amené de nouveaux mots de chez les Astèques : tomatl - tomate ; ayacotl - haricot ; cacautl - cacahuète ; de chez les Néerlandais : boek - bouquin ; ringhband - ruban ; de Bulgarie : jaourt, des Inuits : anorak et de l'hindi : pyjama.

L'allemand a donné environ 200 mots dont accordéon, bière, bivouac, blocus, bretelle, chenapan, choucroute, cible, dollar, ersatz, espiègle, képi, obus, sabre, trinquer, valse, vasistas…

L'italien a apporté environ 1000 mots : balcon, banque, bouffon, boussole, brigade, canon, concerto, confetti, cortège, courtisan, crédit, dilettante, escadron, faillite, fresque, graffiti, incognito, opéra, page, pittoresque, scénario, soldat, solfège, ténor…

L'espagnol a donné quelque 300 mots dont : abricot, adjuvant, banane, bizarre, camarade, casque, cédille, chocolat, cigare, guérilla, hâbleur, maïs, matamore, mirador, moustique, romance, sieste…

L'anglais a donné et donne encore actuellement des dizaines de nouveaux vocables : knife - canif ; bat - bateau ; barma, bifteck, box, budget, car, casting, comité, football, forecast, grog, hardware, hold-up, look, marketing, match, punch, rail, raout, record, rosbif, sandwich, sketch, software, stock, string, toast, tunnel, zoom… ce qui ne manque pas de poser certains problèmes appelés anglicismes.

Le russe a apporté boyard, cosaque, isba, mammouth, moujik, samovar, steppe…

Les sciences avides de termes adéquats ont forgé des mots sur base de racines grecques et latines.

Mais les mots ne viennent pas uniquement de l'étranger : il y avait sur nos territoires des dizaines de langues et de patois et quelquefois, des mots de ces régions entraient dans le langage : boulend (boulanger) du picard ; merki (marché) du normand ; bizou, bijour, baragouin, biniou, domendu breton et une multitude de mots venant du provençal dont le mot "amour", cabas, cigale.

Plus près de nous, l'argot ou plutôt les argots nous apportent de nouveaux mots : boniment, coquille, pion…


Source
Wikipédia, l'encyclopédie libre.

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08/06/2006

Le provençal

medium_Baux-de-Provence-Made-in-mouse.jpgLe provençal est une évolution du languedocien relativement récente puisqu'elle date du XVIe siècle. Il s'en différencie principalement, mais pas uniquement, par les consonnes finales muettes (et en particulier le -s du pluriel). Il était parlé dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l'Ardèche (une zone rhodanienne vers Bourg-Saint-Andéol), des Bouches-du-Rhône, de la Drôme, du Gard, du Var, du Vaucluse et dans les hautes vallées du Piémont italien.


Reconnaissance

Le provençal est vécu par les Provençaux comme un élément de leur héritage. Il jouit d’un certain soutien de la population et des collectivités locales et bénéficie d’un net regain dans la vie publique depuis quelques décennies (publicités, signalisation routière, festivals, théâtre, édifices…).

Il est toutefois spécialement reconnu comme langue menacée par l’UNESCO. En effet, l'action centralisatrice des rois de France (Ordonnance de Villers-Cotterêts du 10 août 1539 instituant notamment le français comme la langue des documents administratifs), puis de la République jacobine l'a d'abord relégué dans les campagnes, puis l'a éliminé comme toutes les autres langues et dialectes régionaux définitivement, par l'enseignement obligatoire du français et l'interdiction de son usage à l'école.

medium_olivette-Made-in-mouse.jpg Le provençal demeure cependant une langue de culture possédant son orthographe moderne, fixée au XIXe siècle et illustrée par Frédéric Mistral et ses successeurs, une littérature dynamique et brillante depuis le Moyen Âge, dont la réputation internationale a notamment été couronnée par le prix Nobel de littérature de Frédéric Mistral en 1904. Il existe spécifiquement pour le provençal des grammaires, des dictionnaires, des méthodes d’enseignement, des maisons d’édition et des centres de recherche. Le provençal est enseigné de la maternelle à l’université en France, dans de nombreux cours associatifs et étudie dans de très nombreuses universités étrangères.


Provençal et occitan

Le provençal est parfois décrit comme un dialecte de l'occitan, qui donc regrouperait tous les parlers d'oc du Sud de la France (à l'exclusion parfois du gascon) dans un ensemble homogène. Il convient tout d'abord de rappeler que la distinction entre une langue et un dialecte est uniquement politique : la linguistique est incapable de définir précisément la différence entre les deux concepts. Il faut d'autre part remarquer qu'un puissant courant militant traverse toute l'Occitanie pour faire reconnaître sa culture et ses spécificités par rapport au jacobinisme français.

C'est pourquoi certains groupes provençaux refusent cette assimilation qu'ils estiment purement fonctionnelle et revendiquent une réelle spécificité culturelle. Par exemple Joseph Roumanille et une partie du Félibrige, porteurs d'une “certaine réalité” de la langue provençale, n'ont jamais considéré que le provençal fût, en quoi que ce soit, un sous-groupe de l'occitan.

Pourtant, lorsque Mistral publie son monumental Tresor dóu Felibrige, dictionnaire de la langue d'oc moderne en deux volumes, le terme “provençal” inclut tous les parlers occitans ; en sous-titre du dictionnaire, il est bien précisé : “Dictionnaire provençal-français, embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne” (noter l'emploi au singulier de langue), soit, comme il est précisé dans la note 1, “tous les mots usités dans le Midi de la France”.

Enfin, chez les linguistes, le terme provençal a pendant longtemps été utilisé pour désigner l'ensemble des parlers de langue d'oc. Aujourd'hui, l'usage scientifique est de désigner l'ensemble par le terme occitan et de restreindre le terme provençal au sous-ensemble des parlers de Provence.


Différences régionales

Il existe de légères différences de proche en proche. Par exemple, pour désigner une mauvaise herbe donnée, les paysans ont souvent à leur disposition deux, trois ou quatre noms différents. Certains noms sont plus usités selon la région, et ainsi, à quelques dizaines de kilomètres de distance, la langue devient sensiblement différente (compte tenu qu'on peut passablement généraliser cet exemple). De plus, il existe de multiples prononciations, variables selon les villages.

Exemples
Mot        Traduction        Prononciation standard
terre       terra               terro, terre, terra
ciel         cèu                cèou
eau         aiga               aïgo, aïgue, aïga
feu     fuòc     fio(c), fuè(c)
homme     òme     omé
femme     femna     femo, fremo, fema
manger     manjar     manja
boire     beure     béouré
grand     grand     gran
petit     pichòt     picho
nuit     nuech     nué, nieu
jour     jorn     djou, djour

Quelques expressions usuelles :
• Bòna annada, bèn granada e bèn acompanhada (graphie classique), Bouano annado, bèn granado e bèn acoumpagnado (graphie mistralienne). En français : bonne année, bien prospère, et bien accompagnée (de santé).
• Se fai pas lo civier avans d'aver la lèbre (graphie classique), Se fai pas lou civié avans d'avé la lèbre (graphie mistralienne). En français, littéralement : on ne fait pas le civet avant d'avoir le lièvre. En français proverbial : il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué (Jean de La Fontaine, livre 5, fable 20 L'ours et les 2 compagnons).

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07/06/2006

Coupo Santo

Il faut le connaître ce chant qui constitue l'hymne provençal. Mais il ne faut jamais applaudir après l'avoir chanté...




Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !

D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre
Toumbara nosto nacioun.

D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrìo
Li cepoun emai li priéu.

Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.

Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.

Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en diéu.

Pèr la glòri dóu terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tóutis ensèn !


Coupe Sainte

Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.

Coupe sainte
Et débordante
Verse à pleins bords
verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !

D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si les Félibres tombent
Tombera notre nation.

D'une race qui regerme
Peut-être somme-nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.

Verse-nous les espérances
et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.

Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.

Verse-nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu.

Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices
catalans, de loin, ô frères,
Tous ensemble, communions !


L'origine de la Coupe

En 1867, le Catalan Victor Balaguer est exilé de son pays. Les Félibres l'accueillent comme un frère. Son exil est de courte durée : il peut, quelques mois plus tard, retourner en Espagne. En reconnaissance de l'hospitalité provençale, Victor Balaguer offre une coupe aux Félibres :

Record ofert per patricis catalans als felibres provenzals per la hospitalita donada al poeta catala Victor Balaguer - 1867

Présent offert par les patriotes catalans aux félibres provençaux pour l'hospitalité donnée au poète Catalan Victor Balaguer - 1867


Elle inspire Frédéric Mistral qui écrit ce qui deviendra l'hymne du Félibrige : Coupo Santo. La musique est un chant de Noël de Nicolas Saboly, composé au XVIIe siècle.

La coupe des Catalans, c'est le Saint Graal du Félibrige ! C'est le Capoulié, ou grand maître du Félibrige, qui en a la garde. Chaque année, il la sort le jour de la Santo Estello. Il y verse du vin (Châteauneuf du Pape), chante l'hymne dont l'assemblée reprend le refrain, puis la sainte coupe passe de main en main pour la communion félibréenne.

La coupe est la création de l'Avignonnais Fulconis : les deux femmes représentent la Provence et la Catalogne. Cette union entre Catalans et Provençaux se retrouvent aussi dans les couleurs du drapeau d'or et de gueules.

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